Depuis hier, toute la Belgique francophone connaît l’ARWSL grâce à une couverture médiatique sensationnelle. Beaucoup de professeurs ont été choqués par celle-ci. Nous usons aujourd’hui de notre droit de réponse.

Notre établissement a été qualifié de » jungle », un lieu où on a peur de se faire agresser que l’on soit professeur ou élève.

L’école est -elle une jungle ? Si elle l’est, elle ne l’est ni plus ni moins que la société dans laquelle nous vivons.

L’incident dont il est question a démarré par des injures sexistes à l’encontre d’une jeune-fille. A l’époque de « Me-too » et de « balance ton porc », cela relève du fait de société. Que faire face à ce phénomène? La société ne propose aucune réponse. L’école dispose de services compétents – PMS, Médiation, Proviseur – pour aider les jeunes face à une situation problématique. Faut-il encore qu’ils émettent un signal de détresse qui puisse être perçu par l’un de nous.

Dans la presse, nous lisons « fusillade », « coup de feu ». Nous sommes étonnés qu’à l’heure actuelle, les médias semblent détenir autant de certitudes à propos d’une enquête encore en cours.

La télévision a donné la parole à un professeur de l’athénée sous le couvert de l’anonymat. Celui-ci déplore la dégradation des conditions de travail, les violences et les pressions que nous subirions en vue de nous faire taire. A cela nous aimerions répondre en deux temps.

Avant tout nous ressentons de l’empathie pour tout professeur affecté par la violence qui souvent surgit dans la relation élève enseignant. Peu de professeurs, voire de parents, peuvent se prévaloir d’en avoir été exempts. C’est un défi quotidien. Comment contenir, limiter et punir les faits de violence sans entrer dans une attitude répressive engendrant l’escalade de la violence, ou encore l’exporter sans trop d’états d’âme vers d’autres écoles.

Quant à la pression de la direction sur les enseignants en vue de les empêcher de communiquer à propos des faits de violence, nous estimons qu’il s’agit de propos mensongers et de calomnie. Nous avons rarement connu à l’Athénée Royal de Woluwe-Saint-Lambert une direction à l’attitude aussi transparente et ouverte.

Nous tenons également à préciser que la réaction de la direction par rapport à cet incident a été immédiate. Beaucoup d’actions ont été mises en place parallèlement à l’intervention de la police. Les médias à la recherche de sensationnel nous ont devancés de peu. Contrairement à ce qui a été dit, nous ne sommes pas habitués à gérer ce type de crise.

La violence est malheureusement omniprésente. Elle l’est parfois dans nos classes aussi. Est-il nécessaire de dire que la plupart de nos élèves sont des jeunes gens normaux et sans histoire?

Afin de vous faire une idée de la situation actuelle de notre école, les élèves et l’équipe éducative ont le plaisir de vous inviter à participer aux portes ouvertes ce samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 16h30.